Vue des toits de Paris

Les experts-comptables sont mobilisés pour faciliter la transmission d’entreprise

Actualité du comité Transmission – mai 2023

Transmission d’entreprises

Experts-comptables, nous sommes les plus proches conseils des chefs d’entreprises, car notre métier dépasse largement les chiffres pour le conseil en matière sociale, fiscale, patrimoniale et maintenant environnementale avec l’application des critères ESG.

Lorsqu’il s’agit de transmission, nous intervenons, soit dans la phase de préparation, soit dans des projets de croissance externe avec des acquisitions de structure pour renforcer l’assise d’entreprises qui souhaitent croître plus rapidement que par croissance organique.

En effet, nous savons que la France manque d’entreprises de taille intermédiaire (ETI), si stratégiques pour notre économie ; aussi, accompagner nos clients dans leur développement, pour leur croissance, est pour un nous un véritable enjeu.

Par ailleurs, la fin d’activité professionnelle des baby-boomers, accroit fortement les volumes de transmission naturelle des entreprises. Au niveau des ETI, un quart des dirigeants de PME et d’ETI a plus de 60 ans et une sur deux va, dans les dix prochaines années, se trouver dans une situation de transmission, soit trois fois plus que durant la décennie précédente.

Cette accélération concerne aussi les autres entreprises, petites et moyennes, et nous savons que la transmission se doit d’être anticipée pour être réussie, et le délai nécessaire, selon l’organisation et les spécificités de l’entreprise, est très souvent supérieur à 2 ans et il est plus souvent de l’ordre de 5 bonnes années.

La préparation de l’entreprise et celle du dirigeant – pour qui, quelquefois, la cession est une « petite mort » -, ses process, la clarification de l’organigramme, les aspects fiscaux et sociaux, l’évaluation, l’identification du repreneur cible, sa recherche, les négociations, prennent du temps.

En France, de façon étonnante, la transmission familiale n’a pas un grand succès. En effet, elle concerne moins d’une ETI sur 5 (selon la récente étude révélée par le METI et KPMG), contre une sur deux en Allemagne et plus des deux tiers en Italie. Preuve que la fiscalité ne suffit pas, car le Pacte Dutreil réduit de 75% les droits de mutation ; les raisons de ce non-succès mériteraient d’être recherchées. Pourtant, les transmissions familiales peuvent être considérée comme transition naturelle, un gage de performance durable. Heureusement que certaines réussissent à se transmettre sur la troisième, voire la quatrième génération. « Le génie, c’est de durer » écrivait Goethe.

Hormis ceux qui ont « l’idée géniale », de plus et plus de créateurs d’entreprise se tournent aussi vers la reprise d’entreprise, car le démarrage est plus rapide. L’investissement est souvent plus conséquent, mais aujourd’hui, les modes de financement sont pluriels et certains fonds accompagnent des projets qui ne sont pas nécessairement des grandes entreprises.

Le rôle d’expert, sachant, miroir aussi du chef d’entreprise, nécessite écoute, créativité, humilité et professionnalisme pur accompagner nos clients cédants ou repreneurs, car nous n’oublions pas que les entreprises sont souvent des affaires ou l’humain est essentiel, non seulement le dirigeant, mais aussi les salariés qui doivent trouver la motivation pour donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est aussi le sens de l’évolution de l’actionnariat salarié.

Nous exerçons une magnifique profession qui permet d’accompagner des beaux projets ; à nous d’avoir le talent pour favoriser les succès, par des conseils judicieux où l’anticipation est souvent indispensable.

 

Jean-Luc SCEMAMA

Président du Comité Transmission du CRO Paris IdF

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